La Banque mondiale propose le retour au métayage mondialisé

"Il ne s'agit pas d'investissement mais de spoliation."

Verts/ALE au Parlement Européen

COMMUNIQUÉ DE PRESSE

Strasbourg, le 9 septembre 2010

Le rapport qui vient d'être publié par la Banque Mondiale sur l'état de l'investissement foncier dresse un constat alarmant. Selon les données rendues public, 45 millions d'hectares seraient concernés rien qu'en 2009. C'est deux fois la superficie agricole d'un pays comme la France. Les grandes entreprises de l'agro-alimentaire, les fonds de pensions, les banques d'investissements et les fonds souverains de certains états se sont lancés dans la course à l'accaparement des terres. Cette frénésie est apparue en 2007 lorsque le prix des céréales c'est envolé sur les marchés mondiaux : ceux qui détiendront la terre, contrôleront l'alimentation.

La Banque Mondiale s'inquiète de la faible productivité agricole dans certains pays du sud. Les familles paysannes ne sont pas capables de nourrir les habitants de la planète. La réponse qu'elle suggère date des années 1960 : mono-culture, plantations gigantesques, économies d'échelles, travail bon marché et libéralisation.

La Banque Mondiale habille cette proposition d'un voile social et environnemental. Elle propose un code de bonnes pratiques visant à faire respecter les droits des populations locales et l'environnement. Le code, comme il se doit, serait volontaire. Cela ressemble à la vieille pratique du métayage d'avant guerre, 1/3 pour celui qui travaille, 2/3 pour celui qui investit.

Pour José Bové, Vice-Président de la Commission de l'Agriculture et du Développement Rural au Parlement européen :

"Pendant des années, la Banque Mondiale et le FMI ont imposé des plans d'ajustement structurels. Les pays n'ont plus les moyens budgétaires pour appuyer des programmes de soutien et de développement à l'agriculture familiale, et l'aide des pays du nord a fondu comme neige au soleil. Plus d'un milliard de paysans travaillent la terre à la houe. La Banque Mondiale vient maintenant raconter qu'ils ne sont pas assez productifs? Pour moi, il ne s'agit pas d'investissement mais de spoliation. La terre est, avec les semences et l'eau, une des sources majeures de conflits entre les populations paysannes et les grandes entreprises. Des dizaines de millions de familles se battent chaque année pour survivre sur des lopins minuscules. L'urgence n'est pas de multiplier sur l'ensemble de la planète un modèle unique agro-industriel qui a fait faillite. Il faut au contraire lancer un programme international en faveur de l'agriculture familiale. Elle est la plus productive à l'hectare, la plus intensive en terme d'emploi, la plus adaptée aux développement des cultures vivrières. Les Etats ont sauvé les banques. Ils doivent sauver les agriculteurs et mettre un terme à la faim."
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