Violence et expropriation à Sanamandougou : Modibo Kéita de GDCM sème la terreur

Ciwara Info | 29 juillet 2010

Les habitants du village de Sanamandougou à 32 Km de Markala dans la zone office du Niger sont victimes d’agression commanditée par Modibo Kéita PDG de GDCM. Il les a expropriés de leurs champs pour y cultiver du blé.

Le village de Sanamandougou arrondissement de Sansanding dans la zone office du Niger était en état de siège, le 18 juin 2010. Sous l’instigation de fameux Modibo Kéita PDG de grand distributeur de céréales au Mali (GDCM), une centaine de gendarmes s’en sont pris à la population paysanne de ce petit village à coups de matraque et avec hargne. Personne ne fut épargné : chefs de familles, femmes, vieux octogénaires et nonagénaires ont été bastonnés. Le chef du village fut le premier sur la liste des battus. Les coups qu’il a reçus ont provoqué des écorchures au niveau de sa tête. Aussi deux femmes enceintes ont fait de fausses couches suite à des sévices.

Une de ces femmes Farima Kamaté a fait un témoignage lors d’une conférence de presse tenue au siège du parti SADI, le samedi 24 juillet 2010. Elle a subi des coups de poing et de pieds de quatre gendarmes qui l’ont frappée de partout. Conséquence, elle perdit son bébé. Toute saignante, elle fut transportée au dispensaire où ses accompagnateurs ont raconté aux infirmiers qu’elles se sont battues. Après Farima a été envoyée à l’hôpital de Ségou à 75 kilomètres de son village. Les frais de soin ont été pris en charge par sa famille et son mari. Elle avait aussi des luxations aux deux bras.

Il y a eu beaucoup d’autres blessés et des arrestations. Le premier jour, 35 personnes furent conduites au poste de Sansanding sur lesquelles13 femmes furent relâchées. Les 22 autres paysans de Sanamandougou sont bouclés pour des accusations mensongères, selon lesquelles, ils auraient agressé les forces de l’ordre avec des houes et des coupe-coupe. Ces matériels constituent des outils agricoles. Le préfet de Ségou Mamadou Diarra à la solde de Modibo Kéita, n’a pas hésité de dire qu’il fut agressé à son tour. En effet, Modibo Kéita s’est fait attribuer un bail de 7.400 hectares sous le numéro 001 pour son projet de culture du blé.

Les habitants de Sanamandougou ne vivant que de l’agriculture ont été expropriés de leurs champs. Modibo Kéïta avait en premier lieu essayé d’acheter leur conscience avec deux moulins, des ballons de foot, des maillots, la promesse de construction d’une école et d’un hôpital. Les villageois ont refusé toutes ses offres, affirmant que l’aide dont ils attendent de M. Kéita et de ses complices c’est d’avoir leurs champs. Sans quoi que ce soit, M. Kéita commença ses travaux en ravageant les champs des pauvres paysans. Pis, aucun autre site ne leur fut indiqué en compensation de leurs champs.

Les autorités et les riches piétinent les pauvres

Alors Modibo Kéita utilisa la force, parce qu’il doit faire un investissement de 800 millions de Cfa. Ce qui veut dire qu’il a l’appui des autorités pour piétiner le droit des pauvres. La loi est dite en faveur des riches et au détriment des pauvres. Maintenant, les travaux de GDCM se poursuivent sous la surveillance d’une cinquantaine de gendarmes. Par ailleurs, à Sirakoroni aussi un autre village de l’office du Niger, Sidi El Moctar Kounta cause des préjudices énormes aux pauvres paysans. Il les exploite et se donne le droit de les empêcher de cultiver ou de les chasser définitivement de leurs champs. Le nouveau directeur de l’office du Niger Kassim Denon et le ministre délégué Abou Sow sont complices de cette situation.

Des multinationales s’installent à l’office du Niger

Certains pauvres ont été dépossédés à Sirakoroni à cause de la modique somme de 3000 FCFA de dette de redevance eau. Une manière de dire aux paysans qu’ils doivent bosser pour eux en toute docilité. Les autorités et les riches entrepreneurs se sont déjà partagés les terres de l’office du Niger pour y installer une sorte de colonisation. Ils se sont taillés la part du lion. D’après de source bien informée, le ministre de l’énergie et de l’eau Mamadou Igor Diarra possède 75 ha , Abou Diallo 270 ha et le commandant Alassane Diallo plus de 40 ha . Sachant que l’aménagement d’un hectare coûte 300.000 Cfa, il est facile de comprendre comment ils acquièrent ces immenses terres de culture. Les plus grandes superficies reviennent aux investisseurs étrangers.

Entre autres SOSUMAR (Afrique du Sud) possède 14 000 ha à Sansanding, Agro-ED (France) 2.605 ha à Témou, Sukala II (Chine) 20 000 ha à Béwani, Malibia (Libye) 100 000 ha à Boky Wèrè, LORNHO (Ukraine) 100 000 ha , HUICOMA (Mali) 100 000 ha à Macina. Pendant ce temps, les populations rurales sont au chômage ou sous employées. Ils ne reçoivent que des miettes de la part des propriétaires fonciers. Où va le Mali? Les paysans souffrent énormément à l’office du Niger.

Issa Santara
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