Tunisie : Ce qu’il faut changer dans l’investissement agricole

Semblables conditions n’ont aucune commune mesure avec celles qu’un pays comme le Pakistan, par exemple, ne pose pas pour attirer les investisseurs arabes et plus généralement internationaux. Ainsi, le gouvernement fédéral du Pakistan propose, à la vente ou à la location, un million d’acres (environ 405 000 hectares) de ses terres agricoles à des investisseurs privés et des entreprises. Selon le ministre fédéral de l’investissement, le gouvernement pakistanais est  en négociations avec l’Arabie Saoudite, les EAU, le Bahreïn et d’autres États arabes, et s’apprête à signer des accords
Comme il l’a fait pour le cadre juridique régissant la propriété immobilière et foncière au titre des étrangers, le législateur peut bien en faire autant pour ce qui est des investissements agricoles effectués par les étrangers, ce qui devrait être une façon bien idoine pour   donner de nouvelles impulsions à l’agriculture tunisienne et créer un environnement autre pour l’investissement agricole, alors que la sécurité alimentaire prend rang d’exigence stratégique pour les investisseurs et que les cours des produits agricoles sont d’une versatilité insaisissable et s’inscrivent le plus souvent à la hausse, comme en témoigne la dernière envolée du prix du sucre sur le marché mondial.

30-12-2009 :  African Manager

S’exprimant récemment sur la contribution du secteur agricole dans la croissance économique de la Tunisie, le  ministre de l'Agriculture et des Ressources hydrauliques, a révélé que la part de ce secteur dans les  investissements ne dépasse pas les 7%,  d'où la nécessite, a-t-il dit, de renforcer les efforts en matière de promotion de l'initiative privée et de l'investissement.

Vaste chantier, pourrait-on dire au moment où les investisseurs agricoles internationaux, notamment arabes, sont plus que jamais, à la recherche de nouveaux sites, singulièrement dans le monde arabe et en Afrique, pour y lancer des projets venant compenser l’indigence de leurs terres arables pour cause d’extrême insuffisance pluviométrique.

C’est particulièrement le cas en Arabie Saoudite où seuls 2% de la superficie  sont cultivés ou encore aux Emirats Arabes Unis avec seulement 1%. D’ailleurs, les besoins en produits alimentaires n'ont cessé d'augmenter dans cet ensemble régional formé de l'Arabie saoudite, du Koweït, de Bahreïn, des Emirats, du Qatar et du sultanat d'Oman.

La facture alimentaire s'est montée à 10 milliards de dollars en 2007,  mais certaines études parlent d'un montant plus important. L'Arabie saoudite, avec 24 millions d'habitants, reste le principal importateur.

Avec la crainte d'un renchérissement continu des prix, la question de la sécurité alimentaire prend une dimension stratégique.

Pour l'Arabie saoudite, investir dans l'agriculture à l'étranger représente un changement de cap, le royaume ayant tenté dans le passé, à coup de subventions colossales, d'atteindre l'autosuffisance alimentaire.

Sous cet angle, la Tunisie a ce qu’il faut pour être une destination pour les investissements agricoles arabes , ce qui la dispenserait de se contenter de l’exportation vers les marchés du Golfe, par exemple, de quelques tonnes de dattes ou de grenades. A une enseigne telle que la Tunisie a le potentiel avéré de moderniser l’agriculture  vers laquelle seraient mobilisés ces investissements pour en faire un créneau hautement rentable qui aille au-delà de la satisfaction des besoins des pays investisseurs.

Seulement, des actions inédites devraient être mises en route et de nouveaux processus mis en branle pour intéresser ces investisseurs et leur fournir toutes les conditions de rentabilité et de fiabilité. Certes, des incitations très importantes ont été mises en place pour qu’il en soit ainsi. Mais mis en rapport ave d’autres offerts par de nombreux pays, ce dispositif ne peut pas cumuler tous les ingrédients de ce qu’on appelle un avantage comparatif.

Pour s’en convaincre encore plus, il n’y a qu’à se référer à la batterie des encouragements à l’investissement agricole en Tunisie, mais aussi à quelques dispositions qui gagneraient à être repensées ou tout simplement déclarées nulles et non avenues. On en retiendra deux : l'étranger peut détenir jusqu'à 66% du capital. La terre agricole est louée et ne peut pas faire l'objet d'apport au capital. Ensuite, les investissements dans le domaine de la pêche font l'objet d'autorisation par le ministère chargé de ce secteur.

Semblables conditions n’ont aucune commune mesure avec celles qu’un pays comme le Pakistan, par exemple, ne pose pas pour attirer les investisseurs arabes et plus généralement internationaux. Ainsi, le gouvernement fédéral du Pakistan propose, à la vente ou à la location, un million d’acres (environ 405 000 hectares) de ses terres agricoles à des investisseurs privés et des entreprises. Selon le ministre fédéral de l’investissement, le gouvernement pakistanais est  en négociations avec l’Arabie Saoudite, les EAU, le Bahreïn et d’autres États arabes, et s’apprête à signer des accords.

Comme il l’a fait pour le cadre juridique régissant la propriété immobilière et foncière au titre des étrangers, le législateur peut bien en faire autant pour ce qui est des investissements agricoles effectués par les étrangers, ce qui devrait être une façon bien idoine pour  donner de nouvelles impulsions à l’agriculture tunisienne et créer un environnement autre pour l’investissement agricole, alors que la sécurité alimentaire prend rang d’exigence stratégique pour les investisseurs et que les cours des produits agricoles sont d’une versatilité insaisissable et s’inscrivent le plus souvent à la hausse, comme en témoigne la dernière envolée du prix du sucre sur le marché mondial.

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