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09 NOV 2023
en ligne
Le marché du carbone fondé sur la terre?: perspectives des pays du Sud

Land Forum 2023 - HEKS/EPER

L’objectif de 1,5°C de l’Accord de Paris et les modèles climatiques qui le sous-tendent reposent non seulement sur des réductions rapides des émissions, mais aussi sur un reboisement à grande échelle et des changements dans les pratiques d’utilisation des terres. Le marché du carbone terrestre, qui vend des crédits aux entités émettrices–entreprises ou actrices et acteurs publics–du monde entier, a connu une forte croissance ces dernières années. Toutefois, l’impact réel de ces crédits sur l’atténuation de la crise climatique est très contesté. Les projets de compensation carbone ont entraîné une pression accrue sur les terres, voire un accaparement des terres, en particulier dans les pays du Sud. Dans le même temps, il existe un déficit de financement pour les projets d’adaptation aux changements climatiques dans les régions les plus vulnérables aux risques climatiques. Dans le cadre du Forum sur la terre 2023 de l’EPER, nous invitons des intervenant·e·s à présenter les points de vue des pays du Sud sur les questions suivantes : ce marché doit-il être exploité, et si oui, de quelle manière ? Quelles alternatives radicales existeraient-elles pour assurer la justice climatique sans tomber dans le «colonialisme du carbone» ?

Programme
Afin de permettre à des intervenant·e·s et à des participant·e·s des quatre?coins du monde de prendre part à l’événement, ce dernier se déroulera en trois sessions de deux heures.

Jeudi 2 novembre 2023, 13h–15h CET : Comprendre le système : le marché du carbone fondé sur la terre et ses impacts sur le terrain
Les projets de compensation carbone fondés sur la terre jouent un rôle de plus en plus important dans les scénarios de limitation du réchauffement planétaire à 1,5°C. Des intervenant·e·s présenteront d’abord le marché du carbone fondé sur la terre tel qu’il est actuellement, son développement ainsi que ses principaux actrices et acteurs. Ils donneront également leur avis sur les possibilités et les risques de ce marché. Puis, à partir d’exemples de la Sierra?Leone et d’Ouganda, nous examinerons les répercussions des projets de compensation carbone sur les droits fonciers, les communautés locales et les écosystèmes.

Jeudi 9 novembre 2023, 13h–15h CET : Améliorer le système : éviter les violations des droits fonciers et humains, renforcer la résilience climatique
Les projets de crédits carbone fondés sur la terre risquent d’occasionner des violations des droits fonciers et humains, de réduire la biodiversité et de ne pas stocker suffisamment de CO2. Nous examinerons des mesures concrètes pour améliorer le marché du carbone, telles que des mesures de précaution renforcées afin de garantir le consentement préalable, libre et éclairé des personnes concernées ou encore des solutions alternatives à l’utilisation de « tonnes de carbone séquestré » comme principal indicateur, en vue d’une résilience aux changements climatiques. Nous évoquerons aussi certains mécanismes de financement permettant de mobiliser des fonds privés pour financer l’adaptation aux changements climatiques.

Jeudi 16 novembre 2023, 13h–15h CET : Changer le système : alternatives pour la justice climatique au-delà du colonialisme du carbone
Comment atteindre la justice climatique sans passer par le système de crédits carbone actuel ? Nous discuterons de la signification du « colonialisme du carbone » et de son lien avec l’histoire de la dépossession des terres. À partir d’exemples de communautés qui luttent pour défendre et protéger leurs forêts contre la déforestation causée par les grandes entreprises, nous verrons comment nous pouvons soutenir au mieux ces défenseuses et ces défenseurs de l’environnement. Nous examinerons, du point de vue d’une organisation non gouvernementale, la meilleure solution et les meilleures modalités de financement pour garantir des projets forestiers véritablement émancipateurs, décoloniaux et efficaces. Enfin, nous verrons comment un système de taxation juste permettrait de mobiliser les ressources financières nécessaires à la justice climatique.
HEKS/EPER