Québec : Les libéraux veulent freiner la vente de terres agricoles à des fonds d'investissement

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Photo Marc-André Gagnon
Journal du Quebec | 6 septembre 2018

Les libéraux veulent freiner la vente de terres agricoles à des fonds d'investissement

Marc-André Gagnon

LONGUEUIL | Sans le nommer directement, Philippe Couillard s’est engagé jeudi matin à « limiter » les activités de rachat de terres agricoles de l’un des cofondateurs de la CAQ, Charles Sirois, qui dirige le fonds d’investissement Pangea.

« On ne veut pas interdire leurs activités, mais on veut limiter la taille des transactions annuelles », a résumé en point de presse le chef du Parti libéral du Québec.

Venu présenter ses engagements en agriculture devant le conseil général de l’Union des producteurs agricoles (UPA), M. Couillard a promis de fixer à 100 hectares, la superficie maximale des terres que pourraient s’accaparer un fonds d’investissement.

« Je n’ai pas prononcé le nom d’aucun adversaire politique dans ce dossier-là », s’est défendu le premier ministre, lorsque questionné à savoir si cette mesure visait spécifiquement à mettre des bâtons dans les roues au modèle d’affaires de Pangea.

Une demande du milieu agricole

Que ce fonds d’investissement soit dirigé par un cofondateur de la CAQ constitue un ensemble de faits qui « sont connus de tout le monde », a dit le chef libéral. « Ce n’est pas des secrets », a-t-il ajouté, en expliquant que cette mesure visant à contrer l’accaparement des terres est réclamée par les agriculteurs.

« C’est ce qui était demandé par le milieu agricole, a-t-il souligné. Si on veut vraiment protéger l’agriculture familiale, assurer la relève, il faut non pas interdire à organisations d’être présentes, mais limiter leurs activités. »

Le PQ promet une loi

Le chef péquiste Jean-François Lisée s’est aussi engagé à contrer l’accaparement des terres agricoles, jeudi. Le Parti québécois proposer d’adopter une loi qui s’attaquerait directement à ce problème.

« Est-ce que c’est possible de l’interdire, oui, ils l’ont fait au Manitoba. Et avant de l’interdire, on veut voir quel est l’impact du principal intervenant, qui est Pangéa », a déclaré M. Lisée.

Le chef du PQ ne s’est pas gêné pour rappeler qu’en plus de Charles Sirois, c’est nul autre que Christian Dubé, revenu depuis peu avec la CAQ, qui a fait en sorte que la Caisse de dépôt et placement investisse dans Pangea.

« Il y a une vraie question qui se pose : l’effet Pangea sur la spéculation, est-il grave, a soulevé M. Lisée. N’est-il pas grave? Il faut faire le bilan de l’effet Pangea immédiatement, ce que les libéraux n’ont pas fait. [...] (Ils) avaient promis de faire une enquête... Ils ont pris des captures d’écran du site de Pangéa et ont dit : "voici notre rapport ". Nous, on va le faire sérieusement. »

Legault prêt à agir

« Si on se rend compte qu'il y a un problème d'accaparement des terres par des fonds d'investissement, on va agir », a indiqué à ce sujet le chef caquiste François Legault, hier, en marge du dévoilement de ses engagements envers les agriculteurs.

M. Legault ne s’est toutefois pas opposé ouvertement au modèle de Pangea, qui est soutenu par le fonds de solidarité FTQ et par la Caisse de dépôt et de placement.

« Je ne dois rien à personne », a laissé tomber le chef de la CAQ, lorsque questionné sur le lien entre le cofondateur de son parti et Pangea.


- Avec la collaboration de Charles Lecavalier et Geneviève Lajoie
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