Affaire Socapalm : le PCN belge abandonne son rôle de médiateur

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Novethic | 26 juin 2017

Affaire Socapalm : le PCN belge abandonne son rôle de médiateur

Le Point de Contact National (PCN) belge de l’OCDE vient de mettre fin à son rôle de médiateur dans l’affaire de la Socapalm, une affaire impliquant le groupe Bolloré et la Socfin d’un côté et des ONG telles que Sherpa de l’autre. Motif : le manque d’application du plan d’actions validé il y a 3 ans.

Dans un communiqué, le PCN belge explique que "des actions et résultats concrets et mesurables sur le terrain se font toujours attendre, plus spécifiquement au Cameroun" et "regrette le refus du Groupe Socfin de mener un contrôle et un suivi neutre et indépendant tel qu’accepté par le Groupe Bolloré et par l’association Sherpa, et validé par le PCN français". Et ce "en dépit du fait que le Groupe Socfin ait progressé en termes d’engagements publics relatifs à la mise en œuvre de standards internationaux en matière de RSE". Il constate également l’impossibilité de concilier les vues des différents protagonistes.

Une affaire au long cours

L’affaire datait de 2010. A l’époque des enquêtes, relayées par des journalistes, dénoncent les pratiques sociales et environnementales qui ont cours dans la plus grande plantation de palmier du Cameroun, dont l’un des actionnaires est la Socfin, une filiale du groupe Bolloré. Des ONG (CED, Focarfe, Misereor et Sherpa) portent alors plainte devant le PCN français pour dénoncer les manquements du groupe Bolloré aux principes directeurs de l’OCDE, notamment sur l’environnement ou les conditions de travail.

Trois ans plus tard le PCN leur donne raison. Puis, après des mois de médiation, le groupe Bolloré et Sherpa parviennent à un accord sur un plan d’actions permettant de remédier aux manquements relevés par l’OCDE. Mais quelques mois plus tard, l’application du plan reste problématique. Après avoir appelé le groupe à respecter ses engagements, le PCN français choisi alors de transférer le dossier au PCN belge, donnant à Socfin le rôle d’interlocuteur direct dans les réunions de mise en œuvre du plan.

Pour Sherpa, l’abandon du PCN belge illustre "l’impossibilité pour les PCN de faire respecter les engagements pris par les entreprises [et] démontre à nouveau les limites des mécanismes extra-judiciaires et des textes dits de droit mou, ainsi que la nécessité d’un mécanisme contraignant qui devrait être permis par la nouvelle loi sur le devoir de vigilance".

Béatrice Héraud

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