Au Luxembourg, Bolloré et la Socfin comptent les bénéfices pendant que les conflits perdurent autour des plantations en Afrique et en Asie

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Avec le soutien de Meng Landwirtschaft, l’ONG Luxembourgeoise SOS Faim, organise un rassemblement devant l’hôtel où se tient l’AG pour transmettre les revendications des communautés locales. (Photo: JS)
Alliance des riverains des plantations Socfin Bolloré et ReAct | 26 mai 2015 [EN]

Au Luxembourg, Bolloré et la Socfin comptent les bénéfices pendant que les conflits perdurent autour des plantations en Afrique et en Asie

Mercredi 27 mai, l’assemblée générale de la Socfin se tient au Luxembourg autour des deux principaux actionnaires que sont la famille Fabri et le groupe Bolloré. Pendant ce temps, du Cambodge en Côte d’Ivoire, des rassemblements des riverains privés de terres par les plantations de la Socfin revendiquent leurs droits.

Des assemblées de paysans face à l’assemblée des actionnaires au Luxembourg. Ce mercredi 27 mai, 300 personnes des 6 villages affectés se rassemblent mercredi contre le non-respect des engagements de la Socfin dans le Mondulkiri au Cambodge, 250 représentants des 13 villages affectés par la plantation de Socfin en Côte d’Ivoire tiennent également leur assemblée. Au même moment, à l’hôtel du parc Bel-Air au Luxembourg ce sont les actionnaires de la Socfin qui tiennent leur assemblée générale. Là-bas se comptent les pertes, ici les profits. Un peu plus tôt, ils étaient 300 rassemblés devant la direction de la plantation LAC au Liberia le 16 mai dernier et 400 à s’être mis en action pour bloquer les plantations de Dibombarri et de Mbongo entre le 23 et le 28 avril. Partout, les communautés unies au sein de l’Alliance Internationale des Riverains ont les mêmes revendications : que la Socfin rétrocède l’usage d’une partie des terres considérées comme espace vital aux villageois riverains, qu’elle tienne ses engagements sur les compensations auxquelles les différents accords l’engagent (voir état des lieux et revendications ci-joint).

Avec le soutien de Meng Landwirtschaft, l’ONG Luxembourgeoise SOS Faim, organise un rassemblement devant l’hôtel où se tient l’AG pour transmettre les revendications des communautés locales.

La Socfin ne reconnait pas la légitimité de ces mouvements et de leurs représentants. Dans leur communiqué officiel du 12 mai (en annexe), les dirigeants de la Socfin nient les conflits et continuent d’affirmer que leurs plantations « sont à l’avant plan du progrès social » et « ont toujours agi en harmonie avec les communautés qui voisinent ses installations». Actionnaire important du la Socfin (39%), Bolloré qui avait ouvert une démarche de conciliation en octobre 2014 a depuis fait marche arrière. Dans un communiqué du 23 avril, il récuse sa responsabilité en affirmant « qu’il n’est que actionnaire minoritaire et non gestionnaire du Groupe Socfin qui, depuis plus de 70 ans, est contrôlé majoritairement et dirigé par la famille belge Fabri » (voir annexe).

« La Socfin et Bolloré incarnent un capitalisme socialement et environnementalement irresponsable »

« Bolloré encaisse les dividendes de la Socfin tout en récusant sa responsabilité, se lamente Emmanuel Elong, porte-parole de l’Alliance. La Socfin avec son siège au Luxembourg, ses bureaux en Suisse, ses actionnaires au Liechtenchtein et son refus de répondre aux sollicitations des riverains incarne également ce capitalisme irresponsable. Face à cela, nous n’avons d’autres choix que de nous organiser, construire des alliances, et passer à l’action pour forcer ces dirigeants à respecter le droit des communautés locales. Nous demandons une négociation internationale avec la Socfin et Bollore pour tracer une feuille de route de résolution des conflits.» Suite aux actions récentes, les directions locales au Cameroun, au Cambodge et au Liberia ont commencé à reconnaître les organisations locales. Mais le siège en Europe continue de contester leur légitimité.

«  Socfin reste sourde aux problèmes des petits paysans riverains de ses plantations ; à l’occasion de la tenue de son AG sur le territoire luxembourgeois, les organisations membre de la plateforme Meng Landwirtschaft souhaitent relayer avec force la voix des paysans privés de leurs terres, parce qu’il est temps que les multinationales soient redevables aussi de leurs actes en matière de droits humains et de gestion durable de l’environnement », explique Marine Lefebvre de SOS FAIM.

Contacts presse :
Marine Lefebvre, SOS Faim Luxembourg 00352 49099626
Nicolas Rametot, ReAct, France 0033 6 27 01 05 36
Emmanuel Elong, Alliance des riverains des plantations Socfin Bolloré, Cameroun : 00237 67 45 29 387

Dossier de presse: 
http://farmlandgrab.org/uploads/attachment/Dossier_de_presse_riverains_bollor%C3%A9_27_Mai_2015.pdf

ReAct Alliances Transnationales www.projet-react.org

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