Face à l’expansion de l’huile de palme, l’EIA organise un atelier

par Eric Parfait Essomba, EIA Congo Basin Campaigne | 19 décembre 2014

(English)

Medium_oil-palm-workerLes leaders des communautés affectées par les plantations de palmier à huile dans le Bassin du Congo veulent faire reconnaître et garantir les droits coutumiers (Photo: Reuters)

La semaine dernière, Environmental Investigation Agency (EIA) a organisé pour la première fois un atelier régional à l’attention des Organisations de la Société Civile (OSC), les communautés locales et les peuples autochtones dans le Bassin du Congo pour aborder la menace émergeante de l’expansion du palmier a huile dans la région.

Près de 40 experts de la société civile et des leaders des communautés provenant de plus de 25 organisations se sont réunis à Douala, au Cameroun, pendant trois jours de discussions, d’exposés et de réflexions stratégiques sur les approches a adopter pour faire face aux problèmes néfastes liés à l’expansion du palmier à l'huile dans la région.

La plus grande quantité d'huile de palme   utilisée dans le monde majoritairement dans les denrées alimentaires, les produits cosmétiques et les biocarburants-est actuellement cultivée dans les plantations en Indonésie et en Malaisie. Cependant, la demande mondiale massive, associée à la rareté croissante  des terres  en Asie du Sud-Est, entraine  le développement du palmier à huile hors des centres de production traditionnels  Le Bassin du Congo, est la nouvelle frontière de la production du palmier à huile, avec de vastes étendues de terres qui couvrent des centaines de milliers d'hectares de forêt tropicale primaire déjà alloues a la culture du palmier à huile. Beaucoup de communautés et de peuples autochtones dépendent des forêts tropicales du Bassin du Congo pour la nourriture, l’énergie et le logement, comme c’est le cas depuis des siècles. L’extrême dégradation de l'environnement, l'accaparement des terres, et la violation des droits humains ont été répertoriés dans de nombreux projets existants de plantations de palmier à huile et cela représente  autant de menaces importantes éminentes qui pèsent sur la région.

Afin de soutenir les efforts en cours pour contrecarrer la destruction non durable et injuste des forêts dans le bassin du Congo, EIA est en train d’appliquer les leçons apprises depuis des décennies de campagne contre l’exploitation illégale et non durable à ce qui est actuellement la prochaine grande menace pour la biodiversité et les peuples de la région. Plusieurs autres ONG locales et nationales ont mené des travaux pour la transparence et la redevabilité dans le développement du  palmier à huile, et EIA se joint a cet effort en apportant notre expertise   du commerce illégal de bois dans le débat sur le palmier à huile avec la documentation des activités illégales dans les plantations de palmier a huile et l’assistance de nos allies a défendre leur droits aux terres, territoires et ressources. Par exemple, le «bois de conversion», ou le bois abattu lors du défrichage des terres pour d'autres usages, comme le palmier à huile, est souvent abattu sans permis légal ou consentement des communautés. Ceci le rend illégal sur les marchés américains et européens, et EIA espère s’appuyer sur les leviers juridiques existants afin de stopper la déforestation massive illégale occasionnée par l'expansion du palme à huile.

La première étape de l'approche d'EIA consistait à réunir les OSC et les leaders des communautés de plusieurs pays du Bassin du Congo pendant un atelier de trois jours afin de discuter des répercussions des plans actuels et futurs du  développement du palmier à huile dans la région, et des outils actuels susceptibles d’assurer que ce développement se fasse  de façon légale, en prenant pleinement en compte les droits des communautés locales et autochtones. Les participants de l’atelier c’est-à-dire la société civile, les communautés locales et les peuples autochtones du Cameroun, du Gabon, de la République Centrafricaine, de la République du Congo  et de la République Démocratique du Congo, ont adopté une position commune sur le développement du palmier a huile qui inclut des recommandations aux gouvernements des États du Bassin du Congo

Parmi ces recommandations, ils appellent les États à:

1. S’engager à la non conversion des forêts primaires et des zones à haute valeur de conservation, et à la limitation de la conversion des forêts naturelles pour les plantations de palmiers à huile dans toute la mesure du possible,
2. Améliorer la transparence dans le secteur du palmier à huile afin de  permettre la participation effective de la société civile et des communautés locales lors de la négociation des contrats de palmier à huile,
3. Reconnaître,  sécuriser les droits fonciers des communautés,  et  respecter pleinement les droits des communautés au Consentement, Libre, Informé et Préalable (CLIP) lors de l'attribution des terres pour les plantations de palmier à huile.

Avec cette note de position, l'EIA et les organisations partenaires de la région peuvent désormais de façon conjointe demander des comptes aux gouvernements et aux entreprises. EIA  continuera à collaborer avec ces organisations et les communautés sur le terrain afin d’identifier et assurer les activités illicites.

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