Appropriation et concentration de droits fonciers à grande échelle-Le cas du Congo Brazzaville

AGTER | janvier 2010

RÉPUBLIQUE DU CONGO (Brazzaville)

Accaparement des terres.

Mathieu Perdriault

Cet article fait partie d’une sélection de cas retenus par AGTER pour illustrer les phénomènes actuels d’appropriation massive de terre dans le monde. Les informations proviennent dans une large mesure de la presse et la plupart peuvent être consultées sur le blog de GRAIN. Ces informations sont souvent très incomplètes. Nous vous invitons à nous aider à les améliorer en nous envoyant d’autres données, en mentionnant vos sources avec précision par le biais du forum associé à cet article.

Un accord qui porte sur des superficies considérables

L’une des principales associations d’agriculteurs d’Afrique du Sud a signé un accord qui met à la disposition de ses membres qui se portent candidats 200.000 Ha de terres arables immédiatement et jusqu’à 10 millions d’hectares dans le futur.

Caractéristiques du cas

Politique du gouvernement à l’égard des investissements Attractive
Échelle du projet d’acquisition de droits fonciers identifiés 200.000 Ha immédiatement, 10 millions d’hectares à terme
Finalités des projets Production agricole alimentaire : maïs, soja, volaille, lait, coton, café
Modalités de production Probablement grandes exploitations. Données non disponibles
Impacts économiques, sociaux et environnementaux identifiés Données non disponibles
Contestations sociales Données non disponibles

Description de la situation identifiée

Les termes de l’accord signé au mois d’octobre prévoiraient selon Théo de Jager, le président de l’association AgriSA, la mise à disposition immédiate et gratuite pour 30 ans renouvelable de 200.000 hectares de terres jusqu’ici gérées par des fermes d’État et la possibilité d’étendre la surface de culture à hauteur de 10 millions d’hectares dans le futur. Le droit d’exporter les productions et d’importer des matériels et intrants agricoles sans restrictions tarifaires était évoqué comme acquis par le président d’AGriSA dans les mois qui ont précédé la signature de l’accord ainsi que le droit de vendre les exploitations créées ou de les transmettre aux héritiers des agriculteurs sud-africains.

Le Congo Brazzaville se serait par ailleurs engagé a investir dans des infrastructures de communication (routes, voies ferrées) et de télécommunication afin d’aider le développement des activités agricoles des membres d’AgriSA.

En retour, les agriculteurs africains doivent établir, sous 5 ans, un « secteur agricole commercial » dans lequel le ministre de l’agriculture du Congo voit la clef de la sécurité alimentaire du pays. L’aviculture, l’élevage laitier, la production de coton, de soja, de maïs et de café sont au nombre des activités envisagées sur ces terres situées sous l’équateur, qui connaissent deux saisons chaudes par an et une pluviométrie très supérieure à celle de l’Afrique du Sud.

Le gouvernement sud-africain a officiellement annoncé qu’il n’approuvait pas cet accord et qu’il ne garantirait pas les investissements réalisés par les producteurs d’AgriSA dans ce cadre. Ces derniers disent être poussés à rechercher des terres à l’étranger par la politique de l’ANC, le parti au pouvoir, qui procède à une réforme foncière destinée à remettre 30 % des terres agricoles du pays aux mains de propriétaires noirs.

Entre 1.300 et 2.000 membres d’AgriSA auraient exprimé leur souhait de s’engager dans l’exploitation des terres congolaises selon Théo de Jager.

La zone concernée est située dans les « départements des plateaux et de la cuvette centrale ». 10 millions d’hectares représentent le tiers de la surface du pays et plus de 2 fois la superficie de la Suisse. La République du Congo est couverte de forêts à 60 % dont un tiers de forêt primaire.

Les informations traitées ne permettent pas d’émettre d’hypothèses quant à l’impact de cet accord sur les utilisateurs actuels du foncier dans cette région.

Le gouvernement congolais a par ailleurs annoncé avoir signé des accords « similaires » à celui-ci avec « la Chine, le Brésil et Israël ».

Voir l’article de présentation des cas sélectionnés, pour plus de détail sur la nature de ce travail, ses limites et son objectif.

Sources

- « SA farmers sign Congo land deal », by Muchena Zigomo, Reuter, 21/10/09 ;

- « South Africa will get crop land from Congo Republic », by Ron Derby, Bloomberg, 20/10/09 ;

- « SA farmers to rent land in Congo », BBC , 20/10/09 ;

- « SAfrica cautions farmland scramble », Muchena Zigomo, Reuters, 16/06/2009 ;

- « Food security : We need a strategy for rice », Johannes Simbolon, Jakarta Post, 17/06/2009.

- « Republic of Congo goes farming for, well, farmers, », Wall Street Journal, 23/05/09 ;

- « South African farmers in high demand across Africa », Ghana Business News, By Emmanuel K. Dogbevi, 09/05/2009 ;

- « Republic of Congo to turn over 25M acres of land to South African farmers », mongabay.com, 20/04/2009 ;

- « Crece el temor a un nuevo colonialismo en Africa », Clarín, 20/04/09 ;

- « Congo-Brazzaville : free land expected to lure South Africcan farmers », TradeInvest Africa (Cape Town), 19/04/09 ;

- « Congo-Afrique du Sud : mise au point du ministère », Les Dépêches de Brazzaville, 17/04/09 ;

- « S.Africa farmers offered farm land in Congo Republic », Reuters,15/04/09 ; - « Huge Congo land deal for South Africa’s farmers », The Witness, 15/04/09.
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