Madagascar: les terres des Malgaches convoitées par des groupes étrangers

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Contacté par RFI, le ministre de l'Aménagement du territoire, Narson Rafidimanana réfute l'interprétation faite par la société civile et indique que la loi sur l'investissement permet seulement d'accorder un bail aux entreprises étrangères.
RFI | le 18-04-2017

Madagascar: les terres des Malgaches convoitées par des groupes étrangers

A Madagascar, la société civile s'alarme de la multiplication des expropriations de petits paysans en faveur des investisseurs privés nationaux ou étrangers. L'engouement pour les terres de la Grande Ile se poursuit dans le cadre de projets agricoles ou miniers. Dans un communiqué publié hier, le collectif la défense des terres malgaches Tany demande l'interdiction de la vente de terres aux entreprises privés étrangères. Il dénonce en particulier l'octroi d'un terrain de 300 km² à la société allemande Tantalum pour exploiter les terres rares à Ampasindava, dans le nord-ouest du pays.

« L'appel de l'Etat aux investisseurs étrangers ne doit pas se faire au détriment des citoyens malgaches et de l'environnement », revendique le collectif Tany. Expropriations de petits paysans, manque d'informations pour les populations locales concernées par les projets des entreprises privées. Voilà ce que dénonce le collectif.

Zo Randriamaro est la coordinatrice du Centre de recherches et d'appui pour les alternatives de développement, qui œuvre, entre autres, pour la protection des terres malgaches. « Il y a très peu de gens à Madagascar qui ont des droits écrits sur des terres. Donc généralement, quand ils se retrouvent face à des investisseurs qui connaissent la loi, qui ont aussi l'Etat derrière eux - parce que l'Etat veut promouvoir les investissements -, cela se termine au détriment des petits paysans qui perdent leur moyen de subsistance parce qu'ils n'ont que la terre. »

Une loi en particulier suscite une levée de boucliers chez les associations poursuit Zo Randriamaro. « L'actuelle loi sur les investissements à Madagascar permet aux étrangers, que ce soit des entreprises ou des personnes privées, d'acquérir des terres, poursuit la spécialiste. Cette loi est une violation grave des droits fondamentaux des petites gens. Traditionnellement, on ne vend pas la terre à Madagascar, parce qu'elle a une valeur culturelle, spirituelle spécifique. »

Cette loi rend légale la vente de terres à toute société utilisant un prête-nom malgache précise-t-elle. Contacté, le ministre de l'Aménagement du territoire, Narson Rafidimanana réfute cette interprétation et indique que la loi sur l'investissement permet seulement d'accorder un bail aux entreprises étrangères.
  •   RFI
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