Après la Côte d’Ivoire, c’est l’Afrique du Sud qui veut interdire la propriété des terres agricoles aux étrangers

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Le projet de loi prévoit que les étrangers ne pourront postuler qu’à des locations à plus ou moins longue durée.

Agence Ecofin | 21 mars 2017

Après la Côte d’Ivoire, c’est l’Afrique du Sud qui veut interdire la propriété des terres agricoles aux étrangers

(Agence Ecofin) - Le gouvernement sud-africain a publié vendredi dans le Government Gazette un projet de loi visant à interdire aux étrangers l’accès à la propriété foncière agricole.

Intitulé « Regulation of Agricultural Land Holdings Bill », ledit projet de loi devrait, selon les informations de Bloomberg, être soumis aux débats du parlement courant avril.

Si cette réforme s’inscrit dans un mouvement global de protection des terres agricoles en Afrique face au phénomène de l’accaparement des terres, elle semble surtout envoyer un message politique aux pourfendeurs de la politique foncière du gouvernement Zuma.

Un gouvernement qui multiplie les gestes de bonne volonté. Ainsi, cédant à la pression de l’opposition, notamment de l’Economic Freedom Fighters, le parti dissident de l’ANC dirigé depuis 2013 par Julius Malema, le président sud-africain avait déjà consenti récemment, contre la ligne officielle de son parti, à simplifier les procédures d’expropriation des propriétaires fonciers blancs au profit des Noirs.

Le projet de loi prévoit également que les étrangers déjà propriétaires de terres agricoles devront accorder à l’Etat un droit de préemption de trois mois sur toute cession foncière. Quant aux aspirants propriétaires, ils ne pourront postuler qu’à des locations à plus ou moins longue durée.

Une manœuvre politico-juridique qui laisse sceptiques nombre d’observateurs. « Alors que le président Jacob Zuma a commencé à adopter un ton de plus en plus populiste dans ses discussions sur la réforme agraire, les mesures politiques avancées par le Congrès national africain au pouvoir sont susceptibles de rester plus modérées. Cela dit, les déclarations de politique plus orientées vers la gauche offriront des vents contraires à la confiance des investisseurs, minant encore plus la croissance », analyse BMI Research, une filiale de l’agence de notation Fitch Ratings.

Souha Touré

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