Communautés locales, méfiez-vous des entreprises de palmier à huile !

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Atelier sur les tactiques et stratégies employées par les entreprises de palmier à huile, Bomono Ba Mbengue, département du Moungo, Cameroun, juillet 2016.
Info Cameroun | 13 juillet 2016

Communautés locales, méfiez-vous des entreprises de palmier à huile !

Par Yves Mbella
 
Emmanuel Elong et Nasako Besingi, leaders de deux organisations de la société civile, ont sensibilisé les populations du groupement de Bomono Ba Mbengue, département du Moungo, sur les tactiques et stratégies employées par ces entreprises pour s’accaparer de vastes étendues de terres et éviter de contribuer au développement des communautés.
 
C’était le 12 juillet 2016 à l’occasion de l’atelier de restitution des travaux de l’atelier international sur la problématique tenu du 28 au 31 janvier de la même année à Mundemba dans la région du Sud-Ouest qui a regroupé quarante participants venus de l’Afrique, l’Europe, l’Amerique et l’Asie.
 
Mais, ils étaient plus de cinquante, les personnes présentes à la case communautaire de Bomono Ba Mbengue parmi lesquelles des membres de la Synaparcam (synergie nationale des paysans et riverains du Cameroun) et de la Sefe (Struggle to Economise Future Environment). Les deux organisations de la société civile, présentes à l’atelier international, ont à travers leurs leaders respectifs, Emmanuel Elong et Nasako Besingi, expliqué pourquoi il faut « bloquer » l’expansion anarchique des entreprises de palmier à huile.
 
C’est d’abord Emmanuel Elong qui a pris la parole devant une assistance attentive. «Dans le cas de la Socapalm (société des palmeraies du Cameroun), l’entreprise à essayer de briser l’opposition à ses plans d’expansion en offrant de maigres montants de compensation aux communautés très pauvres ou en arrêtant d’acheter aux petits producteurs qui fournissaient traditionnellement l’entreprise », indique l’activiste, par ailleurs propriétaire de palmeraies.
 
Le Président de la Synaparcam ajoute que la Socapalm a souvent fait intervenir les autorités locales pour « confisquer» les matériels de travail des petits producteurs. La Socapalm « essaie de contrôler les communautés en organisant des réunions avec les chefs traditionnels et les élites qui reçoivent des enveloppes à la fin des réunions », a martelé Emmanuel Elong pour traduire en faits quelques stratégies qu’il dénonce.
 
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Nasako Besingi a marqué les esprits pendant son combat contre la société américaine «Herakles Farm», propriétaire d’après le contrat avec l’Etat de plus de 70.000 hectares de terres dans la région du sud-Ouest. Et pas seulement. « La communauté de Ndian a gagné à la cour suprême un procès contre la société Pamol qui refuse de se conformer au verdict », a-t-il indiqué.
 
Nasako a dit que d’autres tactiques dans la région consistent à apporter des cadeaux aux communautés, utiliser des agents de l’Etat pour influencer les communautés, intimider les locaux par le forces de l’ordre, diviser les familles, utiliser de faux documents attestant que les communautés acceptent le projet, etc.
 
Les deux leaders ont demandé au public présent de méditer sur une citation tirée du rapport de l’atelier international de Mundemba. «Si vous n’avez pas d’entreprises de plantations chez vous et que vous en voyez arriver, faites tout ce que vous pouvez pour les bloquer».
 
Avant de conclure que dans ces opérations, les dégâts dépassent de loin les avantages «enfouis sous les dégâts provoqués par les plantations», ont conclu en chœur les deux leaders.
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