Wanted ! Terres agricoles

ARTE | 20 mai 2016

Wanted ! Terres agricoles

Yourope - samedi, 21 mai, 2016 - 14:00 Revoir

Les terres agricoles, objets de toutes les convoitises

Ce mois de mai a vu expirer la dernière règlementation transitoire qui devait protéger les "nouveaux venus" d’Europe de l’Est, contre les investisseurs étrangers à l’affût des terres agricoles. Ainsi s’effondre le rempart que ces pays membres de l’UE avaient bâti, pour empêcher les étrangers de s’emparer d’une grande partie de leurs terres bon marché.

Après la chute du communisme, les pays d'Europe de l'est ont massivement cédé ou vendu leurs terres agricoles aux investisseurs privés. Alors qu’en 1991, on déboursait 17 000 euros pour un hectare en Allemagne de l’Ouest, la même surface dans un pays de l’Est de l’Europe, en Roumanie par exemple, ne coûte aujourd’hui que quelques centaines d’euros.

Enquête sur un nouvel or vert, les terres agricoles de l'Europe de l'Est : en Pologne, où des mesures de protection arrivent à leur terme ; en Roumanie, où les étrangers peuvent acheter des terrains depuis 2014 ; en Hongrie, où l'État vend des terres nationalisées aux plus offrants ; en Bulgarie, où une résistance s'organise.

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Mario, de Brandenbourg Après l’effondrement du Mur, de nombreuses parcelles en Allemagne de l’Est n’ont pu échapper à la vente. Des transactions qui ont fait des heureux. Car là aussi, entre-temps, les prix ont été multipliés par cinq, passant de 3 700 à 19 000 euros l’hectare. Aujourd’hui encore, les propriétés de l’ex-Etat socialiste sont vendues en général au plus offrant. Un problème insoluble pour les jeunes agriculteurs, incapables de rivaliser face à ces concurrents.

Avec Jens, en Pologne Jens, lui, a tourné le dos aux terres allemandes inabordables et s’est installé comme exploitant agricole en Pologne. Désormais, les étrangers doivent être mis sur un pied d’égalité avec les Polonais. Pourtant, Varsovie a récemment promulgué une nouvelle loi qui restreint l’acquisition de terres de manière générale : seuls sont autorisés à acheter ceux qui ne détiennent pas (après transaction) plus de 300 hectares, qui possèdent une formation en agriculture et qui vivent dans la région. En voulant protéger les petits paysans polonais, Varsovie met des bâtons dans les roues des gros exploitants comme Jens Muhl.


La situation en Hongrie Pour protéger le pays du démantèlement par les capitaux étrangers, la Hongrie a, elle aussi, négocié un délai de transition avec l’UE avant son adhésion en 2004. C’est d’ailleurs son engagement dans ce domaine qui a poussé Viktor Orban à faire campagne : il voulait laisser la terre magyare aux Hongrois et défendre les petits agriculteurs. Pourtant, ces mêmes agriculteurs manifestent maintenant contre la politique de son gouvernement. Car c’est avant tout aux gros investisseurs et oligarques nationaux proches du gouvernement Orban que profite cette politique.

Le patchwork bulgare Dans les années 1990, les agriculteurs bulgares récupèrent eux-aussi leurs coopératives agricoles. La carte de la Bulgarie est un patchwork de minuscules parcelles, peu susceptibles d’intéresser les acquéreurs étrangers. C’est pourquoi des sociétés comme Farmland Bulgaria achètent ces confettis pour les regrouper en grandes unités. Une initiative copiée par certains petits exploitants qui montent des coopératives. On assiste donc à un retour au modèle qui leur avait été imposé naguère. Mais, cette fois, c’est une démarche volontaire !
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