Mali: étape de la Caravane pour l'eau, la terre et les semences à Bamako

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70% de la population ouest-africaine dépend de l'agriculture familiale (Getty Images/WIN-Initiative)

RFI 10-03-2016

Mali: étape de la Caravane pour l'eau, la terre et les semences à Bamako

La Caravane pour l'eau, la terre et les semences est à Bamako. Elle est partie au début du mois du Burkina Faso, elle va jusqu'au Sénégal et elle fait halte en ce moment dans la capitale malienne. 70% de la population ouest-africaine dépend de l'agriculture familiale, mais les petits producteurs se sentent très menacés. Cette caravane militante, qui rassemble de nombreux mouvements paysans d'Afrique de l'Ouest, a donc organisé mercredi une marche à Bamako.

Ils sont plusieurs centaines de manifestants, près d'un millier : des paysans venus de tout le Mali, mais aussi de plusieurs pays d'Afrique de l'Ouest, avec une longue série de revendications.

Massa Koné est le porte-parole de la Convergence malienne contre l'accaparement des terres, et l'un des organisateurs de la Caravane : « La gestion de la terre, du foncier au Mali est devenue une catastrophe totale. Donc aujourd’hui, nous sommes en train de marcher pour attirer leur attention, de changer leur attitude sur la gestion foncière et la gouvernance foncière, de vouloir revoir notre souveraineté alimentaire qui passe par l’agro-écologie, par les semences paysannes qui sont nos savoir-faire pour qu’on puisse faire notre agriculture, libres et indépendants, et pour que nos terres soient les nôtres, pour que nos eaux soient protégées, car nos villages sont tous insalubres, soit en fonction des cours d’eau, soit en fonction des terres arables ».

Plusieurs pays, plusieurs revendications, un seul combat, tel est le principe de cette caravane. Ousmane Tiendrebeogo est le secrétaire général du Syndicat national des travailleurs de l'agro-pastoral burkinabè (SYNTAP), il est parti de Ouagadougou et il ira jusqu'à Dakar : « Ça démontre l’éveil des consciences qui montre que nous ne devons pas lutter chacun dans son pays, mais devons plutôt fédérer les rues, fédérer les forces pour avoir beaucoup plus d’importance, beaucoup de force. De toutes les façons, nous sommes tous ensemble. »

La caravane doit remettre ses recommandations aux autorités nationales des pays traversés, aux autorités régionales ouest-africaines - Uemoa et Cédéao - ainsi qu'à l'Union africaine (UA).

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Le Républicain | 10 mars 2016

Accaparement des terres des pauvres : Des collectifs de défense des pauvres marchent à Bamako pour lutter contre le phénomène
 
L’Union des Associations et des Coordinations d’Associations pour le Développement et la Défense des Droits des Démunis (UACDDDD) a organisé une grande marche, le Mercredi 09 Mars 2016 à Bamako, afin de dénoncer les accaparements des terres dont ses membres sont victimes. L’UACDDD demande au président de la République Ibrahim Boubacar Keita, aux députés et aux juges de traduire devant les juridictions les auteurs qui fouleront au pied les droits des pauvres en les dessaisissant de leur terre. Les marcheurs ont remis aux honorables députés un livre vert contenant toutes les recommandations auxquelles ils aspirent pour que les pauvres et démunis puissent jouir de leur plein droit dans leur pays.

Partie de la place de la liberté, la marche des « soldats défenseurs des droits des pauvres » qui a pris fin devant le monument de l’indépendance a enregistré la participation d’une centaine d’associations et de collectifs ayant tous comme dénominateur commun : la lutte contre l’accaparement des terres des pauvres au profit des riches, une pratique qui a tendance à s’institutionnaliser au Mali. Durant la marche, les marcheurs mecontents infligeaient des propos offensant à l’encontre des maires, des ministres, des avocats, bref de tous ceux qui rentrent dans les maillons de la chaîne de l’accaparement grandissant des terres des pauvres au profit des riches au Mali. « Nous voulons nos terres pour y habiter et quitter la location avec son lot de brimades, à bas les maires qui osent intercepter les lots des pauvres et les rétrocéder aux riches, il faut siffler la fin de cette recréation qui n’a que trop duré au Mali. Nous voulons vivre dans un Mali où pauvres et riches auront le même droit dans la justice, trop c’est trop etc. », scandaient les manifestants en cours de route.

Sur les perrons du monument de l’indépendance où les honorables députés Idrissa Sangaré président de la Commission du Développement Rural à l’Assemblée Nationale du Mali et son homologue Tiassé Coulibaly les attendaient, Massa koné le secrétaire général adjoint de l’UACDDDD a affirmé que cette marche à été organisé afin de prouver aux autorités maliennes les actes ignobles et infâmes dont subissent les pauvres chaque jour à cause de l’accaparement des terres. Une pratique qui, selon lui, si les autorités n’y trouve pas une solution peut ébranler un beau jour le Mali, car les pauvres sont déterminés à y mettre fin et avec les moyens du bord. « L’administration malienne est devenue un syndicat des riches pour juste piétiner les droits des pauvres, cette pratique ne peut plus éterniser. L’un des buts de cette marche était d’informer aussi les autorités sur cette pratique qui déshonore l’administration malienne », tambourine-t-il. Le secrétaire général de l’UACDDDD Famory Kamissoko a signalé aux députés que le livre vert qu’il va les remettre contient toutes les préoccupations et les doléances des pauvres et démunis du Mali. « C’est leur cri de cœur afin que les autorités compétentes trouvent une solution à la maladie chronique qu’est l’accaparement des terres des pauvres citoyens au profit des riches, une maladie à laquelle s’ils ne présentent pas un diagnostic à hauteur de souhait gommera de la carte du Mali les pauvres». L’honorable Idrissa Sangaré qui a reçu le livre vert des mains du secrétaire général de l’UACDDD Famory Kamissoko a rassuré les manifestants que le livre vert ne dormira point dans les tiroirs de l’Assemblée Nationale et qu’ils en feront bon usage pour soigner le mal dont ils souffrent. « Aucune loi sur le foncier ne sera prise en votre insu, on vous informera à temps afin de recueillir vos impressions, c’est vous qui nous avez élu et ont doit tout mettre en œuvre afin que vous ayez vos droits », a-t-il dégagé. Signalons que c’est plus d’une centaine de manifestants qui ont pris part à cette marche de dénonciation dans le seul but de dire stop aux pratiques insalubres de certains maires, députés, operateurs économiques et ministres qui se sont spécialisés en spoliation des terres des pauvres.

Moussa Samba Diallo

  •   RFI
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