Au beau milieu de l'épidémie d'Ébola SOCFIN s'apprête à s'emparer de la chefferie de Malen

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Green Scenery

COMMUNIQUÉ DE PRESSE
POUR DIFFUSION IMMÉDIATE

24 octobre 2014

AU BEAU MILIEU DE L’ÉPIDÉMIE D’ÉBOLA EN SIERRA LEONE, SOCFIN S’APPRÊTE À S’EMPARER DE LA CHEFFERIE DE MALEN

Medium_socfin
 

Dans la panique de la pandémie d’Ébola, des observateurs ont rapporté que pratiquement aucun secteur de la chefferie de Malen, dans le district de Pujehun, n’avait échappé aux griffes de la Socfin Agriculture Company (SAC). Il semblerait que SAC ait actuellement exproprié 35 % du total des terres de la chefferie de Malen, soit une superficie de 12 000 ha selon MALOA [Malen Land Owners and Users Association]. En juin 2014, Socfin avait déclaré avoir acquis plus de 9 300 ha sur les 34 600 de la chefferie de Malen.

Avec l’appui de certaines autorités de la chefferie, Socfin a continué à se saisir des terres des populations de Malen. Dans une lettre datée du 16 juillet 2014, avec copie à une liste de partenaires, dont le Chef suprême, l’ombudsman et la Commission des droits humains, un certain Foday Sellu exprime son inquiétude de voir l’entreprise s’emparer de force de ses terres.

Toute activité agricole est gelée dans un village depuis mars 2014. L’entreprise aurait imposé le gel des activités agricoles parce qu’elle voulait procéder à l’arpentage puis au défrichement des terres. À ce jour, le village de Libby est soumis à ce gel et les habitants souffrent d’insécurité alimentaire, une situation encore exacerbée par la crise Ébola. «  Nous sommes mécontents de cette malheureuse transaction foncière qui nous a chassés de nos terres. Nous avons émis plusieurs plaintes auprès de nos élus locaux et de notre député, mais personne ne semble se sentir concerné, » déplore Jaiah K du village de Libby. L’enquête de terrain de l’opération de Socfin réalisée en juin 2014 a révélé qu’un seul secteur, Nyadahun et trois communautés, Feyeima, Njama et Talia, étaient épargnés par les opérations de Socfin. D’après des rapports récents venant des communautés et dont Green Scenary a eu connaissance, moins de dix villages n’ont pas été touchés par l’entreprise.

Au cours d’une conversation téléphonique datant du mois d’août, le directeur général de Socfin a répondu à Green Scenary qu’il n’avait pas l’intention de divulguer des informations qui seraient utilisées par l’association pour salir la réputation de son entreprise. Notre directeur Joseph Rahall lui avait demandé quelle superficie était déjà aux mains de l’entreprise. « Nous voulons nous assurer que les activités de SAC ne nuisent pas aux communautés. Nous avons du mal à comprendre pourquoi l’entreprise devrait cacher une donnée aussi simple, qui est censée relever du domaine public. Dans un contexte comme celui-ci où l’épidémie d’Ébola fait rage dans le district de Pujehun avec 25 cas confirmés, le mieux serait pour l’entreprise de réduire au maximum ses activités et d’éviter d’attirer des groupes de personnes dans les zones où elle opère, » indique Joseph Rahall.

Vendredi 24 octobre 2014, le groupe Bolloré, actionnaire majoritaire de Socfin, doit discuter en France avec les communautés touchées par les activités du groupe dans le monde entier. Green Scenary aimerait voir Socfin mettre fin à son expansion dans la chefferie de Malen et restituer à leurs propriétaires légitimes les terres qui ont été illégalement acquises.
 

Pour plus de renseignements, contacter
Frank Williams: +232 76 65 82 55
[email protected]

(Traduction de GRAIN)

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