Les terres accaparées pourraient nourrir des millions de personnes

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Actualités News Environnement | 27/06/2014

Les terres accaparées pourraient nourrir des millions de personnes

Par Sandra BESSON

Les terres accaparées par les investisseurs étrangers dans les pays en développement pourraient, si elles sont bien gérées, nourrir des millions de personnes dans ces pays qui souffrent souvent de malnutrition chronique.

Des investisseurs internationaux ont au cours des quinze dernières années acquit près de 22 millions d’hectares de terres dans les pays en développement pour des raisons agricoles –une zone plus grande que l’Ouganda. Désormais, les chercheurs ont calculé que ces terres dites accaparées pourrait permettre à ces pays d’augmenter suffisamment leur production de nourriture pour alimenter 100 millions de personnes supplémentaires dans le monde.
 
Bien qu’il soit trop tôt pour dire si l’expérience mondiale d’accaparement des terres sera si positive, les auteurs du rapport affirment que les entreprises agricoles étrangères pourraient aider à combler « le fossé des récoltes » entre les pays développés et les pays en développement.

Près d’un milliard de personnes dans le monde sont malnutris de manière chronique, et les habitants de nombreux pays en développement utilisent des pratiques agricoles antiques avec une irrigation insuffisante et peu d’engrais chimiques.

Les investisseurs internationaux pourraient augmenter la productivité des fermes en apportant des technologies modernes avancées sur ces terres accaparées.
 
Mais les pays pauvres n’en tireront pas de bénéfices à moins que les fermes ne produisent de la nourriture qui atteigne les marchés locaux plutôt que d’être exportés, préviennent les auteurs, dont les résultats sont publiés aujourd’hui dans le journal Environmental Research Letters.
 
« Cela dépend de la façon dont les transactions sont menées » a déclaré Pablo D’Odorico, un scientifique environnemental de l’Université de Virginie à Charlottesville, qui a coécrit l’étude.
 
« Si elles ont lieu sans transparence, en violation des droits de l’homme ou sans implication des propriétaires terriens actuels, elles ne sont pas éthiques. Mais ce n’est pas nécessairement le cas pour toutes les transactions ».
 
Le Mexique et le Pérou par exemple ont des règles pour garantir un fort degré de participation de la communauté dans les transactions terriennes.
 
Pablo D’Odorico et Cristina Rulli, une ingénieure hydraulique à l’Université Polytechnique de Milan en Italie, ont analysé des données réunies par Land Matrix, une initiative internationale de surveillance des terres, sur les transactions pour les parcelles de plus de 200 hectares depuis 2000.
 
En utilisant des estimations des récoltes habituelles avec les pratiques traditionnelles agricoles et les méthodes industrialisées agricoles, les deux chercheurs ont calculé que si toutes les terres acquises étaient exploitées à pleine capacité, les récoltes annuelles de maïs et de riz seraient multipliées par trois et la production de blé pourrait plus que doubler par rapport à l’année 2000.
 
Les terres agricoles détenues par des étrangers dans les pays en développement sont souvent utilisées pour la production de biocarburants tels que l’huile de palme. Les chercheurs ont supposé que seulement 50% de la cane à sucre et des cultures d’huile de palme et cultivées sur des terres acquises serait consommé en nourriture. Même alors, la nourriture produite sur les terres acquises pourrait alimenter entre 300 et 550 millions de personnes, en fonction de l’efficience des récoltes et du régime alimentaire.
 
Si une agriculture de subsistance avait continué sur les terres, elle aurait nourri seulement 190 à 370 millions de personnes d’après les estimations des chercheurs. Cinq pays –l’Indonésie, la Malaisie, la Papouasie Nouvelle Guinée, le Soudan et le Sud Soudan- représentent plus de 80% des calories venant de la nourriture pouvant être produite sur les terres acquises.
 
Land Matrix réunit aussi des informations sur la façon dont les terres acquises sont utilisées par leurs propres propriétaires. Les données ne sont pas complètes mais dans de nombreux cas connus, les terres ne sont pas exploitées ou leurs récoltes n’ont pas encore atteint leur potentiel total.
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