Foncier : Plus de 120 000 hectares à l'international pour Tereos, Bonduelle et Michelin

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Revenu Agricole | 5 juin 2014

Foncier : Plus de 120 000 hectares à l'international pour Tereos, Bonduelle et Michelin

Publié par Mohamed NAILI

Quelle place pour les firmes françaises sur le marché foncier maghrébin ?

Grands importateurs de produits agroalimentaires français, les trois pays du Maghreb, le Maroc, l'Algérie et la Tunisie, ambitionnent l'adoption d'une nouvelle stratégie qui consiste à impliquer leurs fournisseurs étrangers dans le développement de leurs agricultures respectives à travers des investissements agricoles au niveau local.

Néanmoins, l'environnement politico-juridique qui y prévaut rend peu attractif le marché local. Le principal facteur de blocage reste les politiques foncières de ces pays qui font preuve de peu de flexibilité vis-à-vis des opérateurs étrangers.

Maroc : 500 000 ha proposés aux privés nationaux et étrangers

Seul le Maroc affiche une attitude d'une relative ouverture à l'égard de l'investissement agricole étranger. Dans sa démarche, le gouvernement marocain vient d'adopter une loi portant un nouveau mode d'attribution de terres agricoles dont l'objectif est de libérer les initiatives émanant tant du privé national qu'étranger.

En perspective, le gouvernement marocain vise la cession de 500 000 hectares de terres agricoles aux opérateurs privés (nationaux et étrangers) à l'horizon 2020.

Sans tarder, « un premier appel d'offres pour la location de terres agricoles publiques dans 10 régions du Maroc vient d'être lancé », a annoncé l'Agence marocaine de développement agricole (ADA). Afin de rendre le marché plus attractif, « les délais entre le lancement et la remise des fermes ont été réduits, tout comme la caution de soumission », a ajouté cette agence à qui échoit le rôle de la régulation des investissements agricoles tout en rassurant que, « cette offre est destinée aux investisseurs aussi bien marocains qu'étrangers ».

Algérie : 70 fermes pilotes de 100 à 500 ha

Dans le pays voisin, l'Algérie, ce sont quelque 70 fermes pilotes, dont les superficies varient entre 100 et 500 ha qui sont proposées au partenariat international, à travers lesquelles le gouvernement vise l'acquisition de nouvelles techniques culturales et l'expérience des grands groupes occidentaux spécialisés dans le développement agricole.

Ambitieux soit-il pour un pays qui projette l'intensification de son agriculture locale pour réduire ses importations agroalimentaires (les importations alimentaires coûtent à l'Algérie entre 10 et 15 milliards de dollars/an), ce projet qui remonte à 2010 peine à aboutir. Plusieurs appels d'offres ont été lancés dans ce sens mais ils se sont avérés infructueux.
Les investisseurs étrangers convoitant les opportunités d'implantation sur le marché algérien sont dissuadés par la législation régissant l'investissement dans ce pays.

« L'ouverture aux investisseurs étrangers se fera conformément aux dispositions législatives en vigueur, notamment les articles 58 et 62 de l'Ordonnance n° 09-01 du 22 juillet 2009 portant loi de Finances complémentaire pour 2009 limitant les prises de participation des investisseurs étrangers à 49% seulement et les 51% restant doivent revenir à un partenaire national », explique le directeur de la société publique de gestion et de développement agricole (SGP-SGDA) à qui appartiennent lesdites fermes. Cependant, la législation du pays interdit formellement la vente de terres aux étrangers (personnes morales ou physiques).

La Tunisie opte pour le verrouillage

Malgré le besoin pressant de l'implication des partenaires étrangers pour la mise en œuvre du programme de relance du secteur agricole comprenant, entre autres, l'amélioration de la productivité, l'harmonisation des programmes de recherche et le développement des circuits de commercialisation ainsi que le traitement de l'endettement et l'impulsion de l'exportation, la Tunisie emboite le pas à l'Algérie en optant pour le verrouillage de son marché foncier.

Le ministre tunisien de l'Agriculture, Lassaad Lachaal, vient ainsi de rappeler que « le gouvernement n'a pas l'intention de permettre aux étrangers d'acquérir des terres agricoles », précisant que les investisseurs étrangers peuvent investir via les sociétés de Mise en valeur et de développement agricole (SMVDA).

121 900 ha pour Tereos, Bonduelle et Michelin

Loin du marché maghrébin, les firmes françaises sont de plus en plus enclines à l'acquisition de terres agricoles à l'internationale. Une étude que vient de publier l'association internationale Agronomes et Vétérinaires sans Frontières cite trois marques françaises qui ont fait leur implantation en Afrique, en Europe de l'est et en Amérique latine.

Le groupe coopératif sucrier, Tereos, détient actuellement en gestion directe 90 000 hectares de superficies destinées à la production de canne à sucre, dont 75 000 ha au Brésil et 15 000 ha au Mozambique.

Le groupe Bonduelle, leader mondial du légume prêt à l'emploi (conserve, surgelé et frais élaboré), lui, a opté pour la Russie et l'Ukraine. Sur le territoire russe, Bonduelle détient une superficie totale de 9 400 ha destinée à la production de légumes de conserve destinés pour les besoins de ses unités de transformation alors qu'en Ukraine les acquisitions de ce groupe en terres agricoles atteignent les 1 500 ha.

Le géant mondial du pneumatique, Michelin, pour sa part, détient quelque 21 000 ha au Brésil et au Nigéria consacrés à la production d'hévéas destinée à la production du caoutchouc naturel utilisé dans la fabrication de pneus de haute qualité, fait encore savoir l'étude de Agronomes et Vétérinaires sans frontières.

Mohamed NAILI

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