Mauritanie:la vente de terres au profit d'hommes d'affaires saoudiens dénoncée

Medium_vallee_terre_cultures

Pana | lundi 24 février 2014

Mauritanie:la vente de terres au profit d'hommes d'affaires saoudiens dénoncée

Le bradage de terres de la vallée du fleuve Sénégal au profit d'hommes d'affaires saoudiens est dénoncé par une organisation de la mouvance nationaliste noire, les Forces de libération africaine de Mauritanie (FLAM), dans une déclaration publiée ce lundi à Nouakchott [voir ci-dessous].

Selon la déclaration, ces terres appartiennent à des populations qui se voient ainsi expropriées.

Ces terres, d’une superficie totale de 31.000 hectares, situées dans la circonscription de Boghé, à 300 kilomètres au sud-est de la capitale, Nouakchott, ont été attribuées par le gouvernement mauritanien à des hommes d’affaires saoudiens, qui se sont engagés à investir un milliard de dollars américains dans un projet agricole, d’aquaculture et de production d’aliments de bétail.

Pour les FLAM, 'la décision du gouvernement ignore l’avis, les intérêts des populations et constitue un déni du droit de propriété et aura pour effet de transformer celles-ci en ouvriers agricoles sur leurs terres'.

Au sujet de la loi sur le foncier en Mauritanie, le mouvement dénonce 'un texte  à deux vitesses et réclame une véritable réforme agraire à caractère national, qui procéderait par cercles concentriques'.

Selon les FLAM, 'l’accès à la terre doit d’abord être ouvert aux Mauritaniens issus du terroir, puis aux autres nationaux, aux investisseurs sous-régionaux et internationaux, dans le respect de la préservation des espaces vitaux pour les villages, des droits séculiers des paysans, des pasteurs et des pêcheurs'.

Les populations de la zone concernée ont écrit au président Mohamed Ould Abdel Aziz pour dénoncer une mesure gouvernementale, prise en violation du Code pastoral, des principes de préservation de l’équilibre écologique et  qui constituerait une menace pour la sécurité alimentaire.

Les populations de la vallée du fleuve en Mauritanie dénoncent régulièrement des mesures d’expropriation de leurs terres sur la base d’une ordonnance adoptée en 1983,  pendant que la Mauritanie était gouvernée par une junte militaire.

De nombreux spécialistes du droit foncier déplorent le caractère scélérat de cette ordonnance et relèvent que même le minimum de garanties accordées par celle-ci sont violées par les autorités chargée de sa mise en œuvre dans le cadre de la procédure d’attribution des terres.

Pana
 


24 février 2014

Expropriation des terres de la vallée : Chassez le naturel, il revient au galop !

C’est la désolation entière dans la vallée du fleuve Sénégal, où le spectre de l’expropriation des terres, opéré à grande échelle à l’époque, par des mauritaniens contre leurs propres compatriotes, pendant les années de déportation massive des négro-mauritaniens vers le Sénégal et le Mali dans les années 80 et 90, vient de reprendre de plus belle.

Mais, cette fois, ironie du sort, après le processus de rapatriement des réfugiés organisé avec un demi-succès par l’actuel pouvoir, on assiste dans la consternation totale, à une expropriation silencieuse de grande envergure des richesses foncières de la vallée du fleuve.

Une opération menée avec le consentement coupable de l’Etat en connivence avec des consortiums saoudiens sous le fallacieux pseudo de la mise en valeur de ces terres, qui intervient au moment où certains revenants réclament toujours mais en vain, la restitution de leurs anciennes habitations ainsi que de leurs périmètres arables confisqués à l’époque.

Une politique de pillage systématique du potentiel agropastoral s’inscrivant dans le cadre de la politique non avouée des investisseurs de placer leurs capitaux dans des paradis non pas seulement fiscaux tels qu’offert gracieusement par le régime de Nouakchott, mais également fonciers comme l’illustre cette volonté de rétrécir le droit de propriétaires des terres de leurs richesses et de leurs ressources de vie depuis des siècles.

Une politique suscite de plus en plus de l’indignation et de la stupéfaction pour des communautés importantes d’éducation agropastorale, dépossédées de leurs biens fonciers pour la réalisation d’intérêts particuliers et incontestablement étrangers, dés lors où les investissements quelque soient leur faiblesse sont de l’argent qui appelle de l’argent.

Plusieurs voix se sont élevées hier, aujourd’hui et se feront entendre demain pour dénoncer donc cette mascarade foncière qui s’annonce catastrophique à moyen et long terme pour les populations locales qui n’ont de sources de vie que l’exploitation de ces terres.

C’est dans ce cadre aussi que les FLAM se sont érigées « avec force contre cette décision pernicieuse » mettant en garde le gouvernement sur les tentatives, en coulisse, « de légaliser ces spoliations de terres par l’octroi de titres fonciers aux prédateurs ».

Le mouvement exprime également son soutien et toute sa solidarité aux populations victimes de cette politique d´occupation, en particulier à celles de Donaye, appelant les autorités administratives à mesurer le danger de telles pratiques à la limite de provocation.

« On ne peut initier des projets de développement qui se veulent viables, sans associer les acteurs ruraux concernés » disent les FLAM paraphrasant feu Nelson Mandela quand il dit : « ce qui est fait pour nous, que d’autres ont décidé sans nous, est en réalité contre nous », rappelant que si « le Système a changé de visage » il continue de garder au vu et au su de tous le même message.A propos de cette expropriation, notons que l´Etat mauritanien vient encore d’octroyer des terres des populations paisibles de la zone Boghé à des hommes d´affaires Saoudiens.

« Cette décision, dangereuse, s’inscrit dans la droite ligne de la réforme foncière scélérate de 1983 (Ordonnance numéro 83127 du 05 juin 1983) qui vise, rappelons-le, à déposséder les populations paysannes de la vallée du fleuve, pour les transformer en ouvriers agricoles sur leurs terres ancestrales » indiquent les FLAM selon lesquelles cette nouvelle décision ignore l'avis et les intérêts des populations concernées et constitue, de fait, un déni du droit de propriété.

Le projet agricole mauritano-saoudien

Les autorités ont tenu récemment une réunion dans la ville de Boghé avec les agriculteurs de la wilaya du Brakna. Elles ont rappelé à cette occasion que le secteur rural a réalisé d'importantes productions au cours des dernières années grâce aux améliorations apportées au niveau de cette filière, précisant que ces efforts ont permis la couverture de 60% des besoins nationaux en riz.

Elles ont évoqué aussi une situation d'incertitude dans laquelle vivait le secteur avant 2009, les dettes des agriculteurs, le manque des outils agricoles et l'absence de professionnalisme dans leur exploitation.

Les autorités ont parlé également de la vente prochaine d’outils et d’équipements dont des moissonneuses et tracteurs au profit des agriculteurs à des prix préférentiels avant le mois d'avril prochain pour permettre une maîtrise de l'agriculture et pour accorder la priorité aux franges démunies, soulignant les liens entre le secteur et la caisse de dépôt et de développement qui exige selon eux des garanties pour bénéficier des prêts après l'obtention de la propriété foncière.

Elles ont rappelé aussi la recherche en cours d'un mécanisme d'assurance agricole contre les catastrophes naturelles, rassurant les habitants de Boghé sur la viabilisation des anciens périmètres de la ferme de Boghé couvrant 790 ha.

Evoquent le projet agricole mauritano-saoudien proprement dit, ces autorités ont indiqué après avoir évoqué les mesures prises pour l'annulation des dettes des agriculteurs et des conditions devant être réunies pour obtenir des crédits agricoles, qu’il s’agit d’un projet de développement important comportant des parties se trouvant ans les wilayas du Trarza et du Brakna.

Le projet vise à combler le déficit enregistré dans la production du blé mauritanien avec un objectif de récolte de 200 mille tonnes par an en plus de la production d'autres produits comme sorgho et l'aliment bétail. D’une durée de 5 ans, son coût est d'un milliard d'ouguiyas avec un bail des périmètres exploités. Ils ont rassuré enfin les agriculteurs de la construction prochaine d’une usine laitière à Boghé et d'une unité d'emballage des dattes en Adrar.

Md O Md Lemine  

Source: Le Renovateur

  •   PANA
  • 24 February 2014
  • Sign the petition to stop Industria Chiquibul's violence against communities in Guatemala!
  • Who's involved?

    Whos Involved?


  • 13 May 2024 - Washington DC
    World Bank Land Conference 2024
  • Languages



    Special content



    Archives


    Latest posts